[Fini] Quelques griffures peuvent changer bien des choses [PV Angel]

Angelina rentrait chez elle, accompagnée de sa soeur. Elles venaient toutes les deux de voir un excellent film au cinéma de la ville et étaient de très bonne humeur. La jeune fille avait adoré ce film, car il parlait de toutes sortes de plantes et animaux qui peuplaient un monde imaginaires mais l'amateur de nature qu'elle était y avait tout de suite discerné de la réalité et avait hâte d'expérimenter les méthodes des protagonistes du long-métrage sur ses plantes à elle.
Elles avaient ensuite voulut aller manger une glace chez un marchand ambulant, mais les parfums étaient tout à fait singuliers, d'après Angelina, car bien que ceux-ci soient cachés sous de noms normaux, comme chocolat, fraise ou vanille, elle avait tout de suite remarqué que c'était en fait de savants mais mauvais mélanges de chocolat fondu et de feuille d'amandier, de racines de mandragore et de graines de pamplemousse (qui donnaient rose comme de la fraise) et de lait de coco et de brioche périmée (qui donnaient la couleur blanche et les petits grains noirs, qui étaient sûrement dus aux gousses de vanille mais que la jeune fille avait, comme à son habitude, interprétés différemment). Elle avait donc bien vite prévenue sa soeur et elles avaient donc préféré rentrer tout de suite.
Arrivées devant l'immeuble, Angelina composa rapidement le code et monta les escaliers quatre à quatre, car elle avait hâte de retrouver ses chères plantes, Angel, beaucoup moins pressée derrière elle. Elle arriva sur le palier et vit quelque chose d'étrange. La porte était entrouverte, peut-être leur père était-il sortit ? Pourtant il avait dit qu'il resterait à la maison... La jeune fille ralentit instinctivement l'allure et entra sans bruit dans l'appartement. Elle regarda autour d'elle. Son père était étendu à terre. En apparence et de loin, on aurait dit qu'il dormait, mais un sixième sens lui disait qu'il ne respirait plus. Elle s'approcha de son père, son coeur battant la chamade, priant pour qu'il se lève et lui demande comment était le film puis manqua de s'évanouir. Tout son corps était tailladé de griffures, de profondes entailles dont une, béante qu'elle n'avait pas vue de l'entrée, à l'endroit du coeur. Son père était mort. Hugo Johnson, son seul parent restant, n'était plus. Elle voulut hurler de douleur, mais se contint car elle savait que cela ne servirait à rien. Elle sentit des larmes couler sur son visage et ne chercha pas à les arrêter. Elle était orpheline, une part d'elle s'était brisée et était partie avec son père. Un bruit de pas se fit entendre derrière elle et elle se retourna pour voir Angel. Elle ne pouvait plus bouger, elle était comme tétanisée, elle pouvait juste voir sa soeur qui ne se doutait de rien.

"Angel... Papa..."

(Angel peut dire que les griffures c'est celles de Anarchy...)

Angel était de d'humeur joyeuse, elle sortait du cinéma avec sa soeur. Le film ne l'avait pas beaucoup intéressé en lui même, mais le cinéma, lui l'avait énormément intriguée. Elle était vorace de tout ce qu'elle découvrait sur la vie d'une adolescente normale et dans ses yeux brillait une petite étincelle dès qu'on lui parlait d'une activité nouvelle à découvrir, de telles façons que parfois Hugo l'appelait ma petite fillette. Pourtant, parfois sa bonne humeur retombait d'un coup, et alors elle retrouvait le visage d'une fille ayant traversé déjà des épreuves gigantesques dans la vie. Malgré tout ses efforts et ceux des Jonhson, ses souvenirs lui revenait toujours, et son passé la rattrapait dès qu'elle baissait la garde.
Elle ria quand Angelina lui donna toutes sortes d'explications farfelues sur la fabrication des glaces d'un marchand ambulant, mais n'osa pas y toucher. Après tout, sa demi-soeur avait parfois eu raison, et elle ne voulait pas prendre de risques. Celle-ci courait presque jusqu'à l'appartement, certainement animée d'une impatience pour une expérience bizarre. Angel la regardait composait le code d'entrée avec un sourire attendris. Même si celle-ci l'exaspérait encore quelques fois, elle s'était liée d'amitié avec elle, et écoutait ses idées farfelues avec amusement, tout en faisant attention tout de même à ce qu'elle disait, elle avait fini par admettre les traits de vive intelligence d'Angelina. Elle la laissa prendre de l'avance, n'ayant pas envie de courir. Elle préférait au contraire prendre ce temps, parce que rien la pressait. Aucun danger à craindre, aucune personne à fuir, elle se sentait entourée d'une confortable sécurité. Elle monta donc les escaliers à une allure paisible, Demon quelques marches derrière elle. Elle arriva devant chez elle - chez elle! quel belle expression, quel bonheur de savoir qu'un endroit personnel et une famille l'attendait là! - passa la porte et la referma derrière elle. Puis elle chercha Angelina et son père du regard, ayant envie de revoir leur visage heureux une fois de plus.

"Angel... Papa..."

Son ton l'alarma mais elle dit tout de même:

"Qu'est ce qu'il y a?"

Elle immédiatement sa réponse. Son père gisait devant elle, mort. Aussitôt une conviction la frappa. C'était sa faute. Elle était maudite, elle n'apportait que mort et douleurs. À pas tremblants, elle s'approcha du corps d'Hugo. Il était lacéré de coup de griffes. Alors une autre conviction s'affirma dans son esprit. C'était Fleur Rouge qui l'avait tué, avec l'aide d'Anarchy. Elle remarqua à peine que le griffures étaient bien trop profondes et larges pour être celles d'un chat. Fleur Rouge, son vieil ennemie, l'avait tué. Sa haine et sa colère furent si grande qu'elle commença à se transformer, incontrôlée. Une chose la sauva. Le visage de sa soeur en larmes. Aussitôt elle trouva la volonté de se contrôler, et elle marcha vers elle pour la prendre dans ses bras, ses joues elle aussi inondés de larmes.

"Ca va aller, ça va aller."

Elle savait qu'au contraire ça n'irait pas, mais elle ne savait que dire. Ou plutôt, elle savait qu'elle ne pouvait rien dire pour l'aider. Longtemps, elles restèrent ainsi à pleurer, puis Angel se détacha de sa soeur et la regarda dans les yeux, voulant lui faire comprendre l'importance de ce qu'elle allait dire.

"Angelina, il faut appeler la police pour que quelqu'un s'occupe du corps de papa."

Ses mots lui écorchèrent la bouche tant ils lui semblaient déplacés, mais ils étaient nécessaires.

"Je peux pas rester ici. Je vais devoir partir, et je vengerai papa. Mais toi, qu'est ce que tu veux? Si tu restes ici, tu iras dans un orphelinat, à moins que quelqu'un de la famille accepte de t'élever. Et si tu pars avec moi, je ne peux pas te garantir une vie comme la tienne jusqu'à aujourd'hui, je ne sais même pas où je vais dormir, mais si tu m'accompagnes, je te jure de faire tout ce que je peux et même plus pour te rendre heureuse, ou au moins te rendre la moins malheureuse possible. Réfléchit, et fais ce choix pour toi, ne me compte pas dans ta décision s'il te plait. Quoi qu'il arrive, je m'en sortirai et je t'aimerai. Ce qui compte, c'est toi."

Elle continua à la regarder gravement à travers ses larmes qui continuaient à couler.

C'était horrible. Angelina avait vu sa soeur arriver, le sourire aux lèvres, pétillante de bonheur. Elle était comme derrière une vitre, comme dans un autre monde. Elle ne se doutait de rien, pensait prendre un bon repas en compagnie de sa famille réunie, tandis qu'elle, derrière cette vitre, une partie de son bonheur s'envolait, une partie de sa vie, une partie de son coeur. Elle redoutait le moment où Angel allait découvrir l'horrible chose, la vérité de la mort, elle ne voulait pas que son coeur se brise comme le sien, elle ne voulait pas que sa soeur adorée soit triste. Pourtant elle n'avait pu s'empêcher de la prévenir, car au-delà de son malheur, elle avait besoin d'une présence réconfortante, elle ne pouvait plus bouger, plus rien faire, c'était comme si toute son âme était partie avec celle de son père. Elle était comme divisée en deux, une partie d'elle n'arrivant pas à se résoudre de la mort de son père, l'autre ayant parfaitement compris et l'acceptant, puisque c'était ainsi. Naïveté et crédulité. Enfant et Adulte. Adolescente.

"Qu'est ce qu'il y a?"

Angelina la vit regarder autour d'elle, étonnée, puis elle la vit voir son père. Le reste se passa comme dans un cauchemar. Son sourire disparut d'un seul coup et les larmes lui montèrent aux yeux. La jeune fille ne pouvait pas rester là à regarder la vie de sa soeur s'écrouler, elle voulait partir loin, très loin, oublier, tout oublier, mais c'était impossible. Elle sentait le désespoir et la colère d'Angel, cela la retenait ici, elle devait rester ici. Celle-ci se dirigea à pas tremblant vers sa petite soeur et la prit dans ses bras. Elles pleurèrent ainsi de longues minutes, sans pouvoir s'arrêter, Angel murmurant des paroles de réconfort puis elle se détacha d'Angelina et la regarda droit dans les yeux.

"Angelina, il faut appeler la police pour que quelqu'un s'occupe du corps de papa."

La jeune fille voulut se boucher les oreilles, elle ne voulait pas avoir entendu ce qu'Angel venait de lui dire, elle ne voulait pas que sa soeur prononce ces mots.

"Je peux pas rester ici. Je vais devoir partir, et je vengerai papa. Mais toi, qu'est ce que tu veux? Si tu restes ici, tu iras dans un orphelinat, à moins que quelqu'un de la famille accepte de t'élever. Et si tu pars avec moi, je ne peux pas te garantir une vie comme la tienne jusqu'à aujourd'hui, je ne sais même pas où je vais dormir, mais si tu m'accompagnes, je te jure de faire tout ce que je peux et même plus pour te rendre heureuse, ou au moins te rendre la moins malheureuse possible. Réfléchit, et fais ce choix pour toi, ne me compte pas dans ta décision s'il te plait. Quoi qu'il arrive, je m'en sortirai et je t'aimerai. Ce qui compte, c'est toi."

Angelina n'avait plus envie de pleurer. Elle jeta un regard à Hedwige, et elle vit dans les yeux de la chouette la même évidence. Elle suivrait sa soeur. Comment vivre sans elle ? Elle était la seule famille qu'il lui restait, et elle savait que de toute façon elle ne pourrait plus jamais parcourir les couloirs du petit appartement sans ressentir une immense douleur. Elle planta son regard bleu dans les yeux tout aussi bleus d'Angel et lorsqu'elle lui parla, c'était avec une voix assurée, sans hésitation, une voix qui avait gagné en maturité. Il est étrange comme parfois un simple évènement, aussi infime ou immense, puisse bouleverser une vie d'une minute à l'autre, faire grandir.

"Je viens avec toi. Où que tu ailles, je resterais avec toi, et dès que tu ne voudras plus de moi, je partirais. Tu es la seule personne au monde qu'il me reste, la seule qui compte pour moi."

(Si Angelina suit Angel partout, va falloir que je lui trouve un truc à faire quand Angel ira venger Hugo parce que j'veux pas faire de rp avec deux de mes persos, j'sais pas comment tu fais ^^)

(elle va demander à vlad de la garder ou le contraire lol je trouverai un truc)

Angelina échangea un regard avec Hedwige puis planta ses yeux bleus dans ceux d'Angel. Sa voix trop mature pour une enfant de 14 ans choqua persque se soeur. Elle semblait grandie de dix ans.

"Je viens avec toi. Où que tu ailles, je resterais avec toi, et dès que tu ne voudras plus de moi, je partirais. Tu es la seule personne au monde qu'il me reste, la seule qui compte pour moi."

Angel fut extrêmement touchée de sa déclaration, qui l'attrista encore plus en même temps. Angelina semblait déjà vieillie, et cela deviendrait encore pire avec les jours difficiles qui s’annonçaient. Elle s'en voulait terriblement, elle avait l'impression de lui voler son enfance.

"Jamais je ne voudrai plus de toi. Je te jure de m'occuper de toi aussi longtemps que je le pourrai."

Elle avait peur que cela ne représente qu'un cours laps de temps. Fleur Rouge la poursuivait toujours, et elle avait bien l'intention de ne pas l'attendre. Elle allait le tuer ou se faire tuer le plus rapidement possible, c'était le seul moyen pour être sûr qu'il ne s'attaquerait pas à Angelina. Mais elle se promit de ne pas prendre trop de risques, elle devait vivre pour protéger sa soeur. Elle devait être forte pour elle, prendre la place de son père. Elle n'avait pas le temps de pleurer, elle devait s'occuper de la survivante.

"Va faire un sac avec quelques vêtements les plus résistants et de la nourriture pour Edwige. Je m'occupe du reste. Je sais que c'est difficile, mais on le doit."

Elle regarda encore une fois sa soeur puis marcha jusqu'à sa propre chambre. Elle sentit encore ses larmes couler quand elle passa à coté du corps de son père, mais elle ne s'arrêta pas. Elle devait le faire, pour Angelina et pour lui. Arrivée dans sa chambre, elle prit son sac à dos, y mis ses habits et un couteau suisse offert -elle s'en souvenait avec désespoir- par son père il y a quelques jours. Puis elle alla dans la cuisine, prit un briquet et le couteau le plus coupant. Ensuite elle marcha jusqu'au porte-manteau et pris dans la poche de la veste de son père son revolver. Sa main trembla un peu en prenant l'arme froide, mais elle maudit sa faiblesse et prit les balles dans l'autre poche -son père les enlevait toujours en rentrant, même si elles n'étaient plus en âge de jouer avec. Elle mit les balles dans le chargeur puis rangea l'arme dans son sac, au fond. Elle regarda le salon une dernière fois, mémorisant chaque meuble, chaque bibelot. C'était ici qu'elle avait passé les plus beaux moments de sa vie et elle n'y reviendrai pas, mais elle n'oublierait jamais aucun détail. Puis elle marcha de nouveau vers son père, se mit à genoux devant lui et lui souffla:

"Je m'occuperai de ta fille mieux que de moi-même."

Et elle referma les yeux bleus de son père, si semblables au siens. Avec lui, c'était une partie d'Angel qui mourrait. Le peu d'enfance qui lui restait était mort avec lui, et quand Angel se releva, c'était une femme qui se tenait debout, pleine de détermination et de douleur enfouie. Elle attendit debout le retour d'Angelina.

Pour une raison qu'Angelina ignorait, sa dernière phrase avait emplis de tristesse les yeux de sa soeur.

"Jamais je ne voudrai plus de toi. Je te jure de m'occuper de toi aussi longtemps que je le pourrai."

La jeune fille ressentit un immense élan d'affection envers sa soeur, elle l'aimait tellement, elle ne pourrait jamais être séparée d'elle, et elle était vraiment touchée par les mots qu'elle venait de prononcer.

"Va faire un sac avec quelques vêtements les plus résistants et de la nourriture pour Hedwige. Je m'occupe du reste. Je sais que c'est difficile, mais on le doit."

Elle acquiesça et regarda Angel se diriger vers sa chambre. Etrangement, elle n'était pas triste de quitter cet appartement, c'était mieux ainsi, elle savait que de toute façon elle ne pourrait plus jamais arpenter ces murs sans voir le fantôme de son père. Elle n'était plus triste à présent, seule résidait l'envie de se venger, de venger la mort de cet être qu'elle avait chéri, mais elle savait qu'elle n'en serait pas capable. C'est pourquoi elle plaçait toute sa confiance en sa soeur, elle la savait capable de rendre la pareille à celui ou celle qui avait mis fin aux jours de son père.
Elle regarda attentivement chaque détail de la pièce, gravant ainsi l'image de son enfance dans sa tête, puis tourna les talons et partit dans sa chambre. Elle ne s'attarda pas, prenant simplement quelques habits de rechange, la boîte de nourriture pour sa chouette et la photo de son père, sa mère et elle. Elle avait dans un des coins rajouté la photo d'Angel. Toute sa vie tenait dans ce petit cadre de bois. Sa famille.
Ses affaires réunies dans un petit sac à dos qu'elle mit à son dos, elle sortit pour la dernière fois de cette chambre qui l'avait vue grandir et se dirigea vers la porte d'entrée.
Angel se tenait là, un sac à dos identique au sien sur le dos.

"On y va ?"

La jeune fille prit la main de sa soeur dans la sienne, jeta un dernier regard à son père puis ouvrit la porte et sortit, entraînant Angel derrière elle. Arrivées en bas de l'immeuble, elle se tourna vers elle.

"Où on va ?"

Angel un un pincement au coeur en voyant Angelina arrivée si décidée, si résolue, si semblable à elle. Elle ne put s'empêcher de penser que c'était dans la douleur qu'elle se ressemblaient le plus.

"On y va ?"

Angel acquiesça d'un signe de tête tandis que sa soeur prenait sa main. Après un dernier regard, elle sortirent et descendirent. Angel mit sa clé dans la boîte au lettre pendant qu'Angelina demandait:

"Où on va ?"

Angel resta un moment figée, réfléchissant à cette question. En effet, où pouvait elle bien aller? Quel ami accepterait il de l'aider? La réponse fut immédiate. Il n'y a avait qu'une seule personne au monde qui voudrait bien.

"Vladimir. On va chez Vladimir. Il m'a donné l'adresse d'une de ses planques... appartement."

Même si sa soeur apprendrait certainement très bientôt le secret de son ami, elle ne pouvait pas le trahir.

"Il nous aidera, il m'a toujours aidé. Et pour après... il faut que je réfléchisse. Je vais retrouver celui qui a tué papa - elle ne voulait pas dire Fleur Rouge, pour ne pas inquiéter encore plus Angelina- le vengeait, et après je sais pas. Je trouverai un travail et un endroit pour nous."

Elle était bien moins optimiste qu'elle en le semblait, elle n'était même pas sûre de pouvoir dépasser la case vengeance vivante. Mais elle ferait tout pour cela. Elles se mirent en marche vers l’arrêt de bus qui les mèneraient à la banlieue



(répond si tu veux, mais je pense qu'on peux s'arrêter là)